« L’hypoxie heureuse » une complication grave et silencieuse du Covid-19

D’un point de vue général, le docteur Véronique Mondain, cheffe du service d’infectiologie au CHU de Nice, constate que les malades hospitalisés suite à une infection au Covid-19 sont moins âgés qu’il y a quelques mois.

En moyenne, ils ont 10 ans de moins que les patients accueillis durant la première vague et ne présentent que peu ou pas de pathologies sous-jacentes, poursuit-elle. Pourtant, le fait d’être en bonne santé semble parfois compliquer la prise en charge, car paradoxalement, ils se considèrent en forme et tardent donc à réagir. “Ils sont sujets à ce qu’on appelle l’hypoxie heureuse : ils sont en insuffisance respiratoire mais ne s’en rendent pas compte. Si bien que lorsqu’ils arrivent à l’hôpital, ils sont déjà à la limite de leurs capacités”, explique-t-elle.

Même son de cloche au centre hospitalier de Toulon. Selon le Dr Audigier-Valette, pneumo-oncologue, ces malades sont trompeurs car sur le plan physique, ils parviennent à mieux supporter une insuffisance en oxygène et récupèrent plus rapidement que d’autres. Pour autant, l’effort entraîne un essoufflement, et ce n’est qu’après avoir effectué une gazométrie que la diminution de l’oxygène dans le sang est remarquée. Le risque étant qu’ils soient renvoyés chez eux pour “décompenser”.

Face à cette évolution quelque peu différente du Covid-19, avec des symptômes plus précoces mais une aggravation plus tardive, le Dr Mondain se veut tout de même rassurante. “Dans la majorité des cas, le pronostic vital n’est pas impacté”, indique-t-elle. “Mais c’est dommage de subir un séjour en réanimation quand on pourrait s’en passer. On y laisse toujours quelques plumes…” déplore le médecin.

voir la suite à la page suivante

Laisser un commentaire