
Le professeur et le cancre
Puis, avec un feutre noir, il la réécrivit en grand, comme pour ne jamais l’oublier :
> « Tu as quelque chose de rare. »
Ce fut la première fois qu’il osa croire qu’il valait peut-être quelque chose.
Les années passèrent. Le garçon fit son chemin, lentement. Il échoua parfois, persista souvent. Il lut, il écrivit en cachette, il inventa des histoires, il noircit des carnets.
Des années plus tard, cet ancien « cancre » devint écrivain.
À chaque salon du livre, lors de chaque rencontre avec un lecteur, il signe ses ouvrages avec une petite phrase, toujours la même, en hommage à l’homme qui l’a vu quand personne ne regardait :
> « Vous avez quelque chose de rare. »