Chaque patient a une histoire, des goûts, des envies. Et Spencer Richards l’a bien compris : il ne s’agit pas seulement de nourrir un corps, mais d’honorer une personne. Alors quand un jeune homme de 21 ans, peu attiré par les plats classiques, a partagé sa passion pour la cuisine de rue, le chef s’est adapté sans hésiter. Tacos, burgers ou plats épicés, tout a été mis en œuvre pour lui offrir ce dernier plaisir.
Ce sont dans ces gestes sur mesure que se révèle toute la noblesse du métier de Spencer. Il ajuste même les textures et les saveurs, car en soins palliatifs, l’appétit devient fragile, les goûts changent, et avaler peut devenir un défi.
Le doux appel du sucre
Il y a un détail touchant que le chef partage avec pudeur : les patients atteints de cancer, explique-t-il, ont souvent un goût prononcé pour le sucré. Peut-être parce que ces saveurs apaisent, enveloppent, réconfortent. Le salé, lui, devient rapidement trop intense. Il faut alors ruser, inventer de nouvelles harmonies, jouer avec les textures et la douceur naturelle des aliments.
Au final, chaque plat semble raconter une histoire, évoquer un souvenir d’enfance, ou semer une étincelle de bonheur dans un quotidien difficile.
Une cuisine qui parle à l’âme
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