Un projet de réforme avait été proposé en 2024 au niveau européen : instaurer un permis spécifique pour les conducteurs de plus de 70 ans, accompagné d’un examen médical obligatoire. Une initiative jugée raisonnable par certains, trop discriminatoire pour d’autres… Résultat : la mesure n’a pas été adoptée.
Ce n’est pas l’âge qui pose problème, mais l’état de santé
Selon la Société française de Gériatrie et de Gérontologie, il ne faut pas stigmatiser l’âge en tant que tel. La gériatre Sylvie Bonin-Guillaume et le Dr Philippe Lauwick, président de l’Automobile Club Médical de France, insistent : « L’âge en soi n’est pas une contre-indication à la conduite ». Les conducteurs âgés adaptent souvent d’eux-mêmes leurs habitudes : trajets courts, évitement des voies rapides ou de la nuit, itinéraires connus.
Cependant, un suivi médical peut s’avérer pertinent. Une simple visite chez le médecin traitant ne suffit pas : seul un médecin agréé par la préfecture peut évaluer officiellement l’aptitude à conduire. C’est donc un processus encadré, mais encore trop peu fréquent.
Les conducteurs âgés arrêtent souvent d’eux-mêmes
Faut-il alors fixer une limite d’âge stricte ? Selon les experts, ce n’est ni réaliste ni utile. Une étude de l’Inserm (cohorte 3C) a montré que dans 85 % des cas, les personnes âgées arrêtent spontanément de conduire lorsqu’elles sentent que cela devient risqué. Les femmes, en particulier, sont plus prudentes : elles cessent en moyenne à 79 ans, contre 82 ans pour les hommes.
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